Les sédiments issus du dragage sont tous, actuellement, immergés dans des zones identifiées à proximité des sites portuaires.
Afin de répondre à ces enjeux de développement durable, et aux évolutions réglementaires à venir en lien avec la Loi Leroy, la Région, actrice engagée dans la transition écologique et économique, souhaite valoriser les sédiments de dragage du port de Boulogne-sur-Mer – Calais dans une démarche d’économie circulaire.
À cet effet, il apparait nécessaire de trouver des filières innovantes pour les sédiments marins dragués, en s’appuyant sur des travaux de recherche réalisés avec la participation de Néo-Éco et capitalisés au sein de la démarche Sédimatériaux.
L’objectif principal de ces recherches porte sur le remplacement des matériaux primaires par ces sédiments, et plus particulièrement dans les produits de construction. Elles devraient également permettre la définition d’écoproduits répondant aux besoins du littoral régional sur les enjeux de :
L’identification de création de boucles locales d’économie circulaire de production d’écoproduits, en lien avec cet objectif, contribuera à renforcer la résilience du territoire. En effet, les innovations proposées permettront d’anticiper les perturbations liées au changement climatique et de réduire leurs effets à l’échelle locale.
L’objectif du projet consiste à étudier la faisabilité technique, environnementale et économique de la valorisation des sédiments : développement expérimental d’éco-matériaux et d’écoproduits à base de sédiments portuaires issus du port de Boulogne-sur-Mer – Calais.
Dans ce cadre, le projet encadré par la démarche Sédimatériaux, permettra d’étudier :
Pour atteindre ces objectifs, l’étude se focalisera sur des sédiments représentatifs des gisements usuellement rencontrés sur le port de Boulogne-sur-Mer – Calais.
Ce travail permettra d’asseoir les bases techniques, environnementales et économiques pour le développement futur d’une ou plusieurs filières industrielles et locales d’économie circulaire appliquée aux sédiments de dragage.
Ce projet est une opportunité de travailler sur le développement de filières de valorisation étudiées dans le cadre de Sédimatériaux avec une nouvelle source de gisement : les sédiments marins du port de Boulogne-sur-Mer – Calais. En effet, ce gisement possédant une caractérisation physique, chimique et minéralogique qui lui est propre, il est nécessaire de l’étudier et de valider son utilisation dans des écoproduits.
Des applications seront testées dans le cadre de ce présent projet : béton, technique routière, aménagement paysager, couverture d’étanchéité, liant hydraulique…
Les filières visées incluent des applications permettant la protection contre la submersion marine et l’érosion du littoral, filières de valorisation qui, jusque-là, n’ont pas encore été étudiées.
L’émergence et le développement de nouvelles filières locales de valorisation des sédiments de dragages permettent de répondre à de multiples enjeux d’ordre économique, environnemental et sociétal.
Ce projet vise au sens large à trouver de nouvelles solutions innovantes localement et durables, en vue de la valorisation des sédiments de dragage. Ce projet participe à la stabilisation des coûts des matériaux en proposant une alternative à la mise en centre d’enfouissement technique.
De cette façon, le projet a pour objectifs de permettre :
Le projet s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire. De ce fait, les principaux objectifs environnementaux de ce projet sont les suivants :
La possibilité d’introduire les sédiments permettra de réduire les coûts de production du produit final pour le producteur et de s’inscrire dans une démarche de protection de l’environnement. Cela permet aussi de participer au développement des activités économiques s’inscrivant dans une démarche de développement durable.
Ainsi, ce projet englobe plusieurs enjeux sociaux et sociétaux tels que :
Ce projet contribuera à compléter utilement l’expertise régionale acquise depuis plusieurs années en matière de valorisation de sous-produits et incitera son exportation au niveau national.
Enfin, les travaux qui seront réalisés dans le cadre de ce projet (réalisation de planches expérimentales et de pilotes) permettront de constituer une base de données profitable aux acteurs scientifiques et industriels régionaux et nationaux.
Certaines zones portuaires présentent des sédiments ayant des caractéristiques les rendant incompatibles avec l’immersion. Aujourd’hui, en l’absence de solution de gestion alternative, ces zones ne sont pas draguées : fond du bassin Ravisse et bassin Carnot à Calais, bassins Loubet et Napoléon à Boulogne-sur-Mer.
La création de possibilités de traitement à terre permet d’envisager d’autres utilisations et de traiter ainsi ces espaces du port, au bénéfice de la communauté portuaire.
L’existence de ces filières permet également de mieux assurer la continuité de l’exploitation portuaire face au risque de dépassement d’un seuil qui peut se produire en tout point du port.
Par ailleurs, le renforcement de la réglementation applicable pourrait conduire à un renforcement de l’obligation de traiter à terre.
L’article 85 de la loi Leroy prévoit qu’une filière de traitement des sédiments, résidus et macrodéchets associés soit mise en place afin de proposer une solution alternative à l’immersion pour les sédiments de qualité incompatible. Les seuils définissant les limites des qualités des sédiments pouvant être immergés sont en cours de définition. Le port de Boulogne-sur-Mer – Calais génère en moyenne 600 000 m3 de sédiments par an et se doit de mettre en place des plateformes de valorisation de ces gisements.
La Région va au-delà du traitement et envisage la création de filières de valorisation, elle s’oriente vers deux axes de développement :
La réalisation d’ouvrages expérimentaux à échelle 1 sur le terrain, pour :
La création de plates-formes de gestion des sédiments, pour :
En parallèle, il est aussi envisagé que la Région Hauts-de-France, par le biais d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI), identifie des partenaires industriels locaux pour mettre en œuvre les solutions de valorisation qui auront été développées.
2023-2027
1,1 millions d’euros seront investis par la Région Hauts-de-France pour le projet de R&D