Le transport fluvial, une économie à forts enjeux

VALORISATION DES SEDIMENTS, enjeu majeur du transport maritime et fluvial

Le transport par voie d’eau : un facteur de l’économie menacé

Avec ses 66 ports de commerce maritimes et ses 8500 km de voies d’eaux navigables, la France dispose aujourd’hui encore d’un atout majeur envié par d’autres pays européens et du monde.

Vecteurs essentiels de commerce, les 11 grands ports maritimes concentrent plus de 80% du trafic maritime français.

Quant au transport fluvial de marchandises, il représente, chaque année, 7 à 8 milliards de tonnes-kilomètres.

Ce mode de transport permet de réduire considérablement la consommation de carburant, les émissions de CO2 et les coûts en comparaison au transport routier.

Néanmoins, l’utilisation de ce mode de transport est aujourd’hui en danger, la circulation est difficile, voire impossible sur certaines sections, ceci est dû à l’accumulation de sédiments au fond des voies d’eau, limitant la hauteur d’eau.

Pour garantir les niveaux d’eau suffisants, les gestionnaires entreprennent régulièrement des opérations de dragage pour retirer les sédiments, qui déposés à terre, obtiennent le statut de déchet.

Du statut de déchet à une nouvelle ressource

Les sédiments issus du dragage représentent en France environ chaque année 50 millions de m3 pour les ports et 6 millions de m3 pour le réseau fluvial, mais les voies pour leur traitement et leur valorisation sont confrontées aux nouvelles exigences réglementaires et aux attentes sociétales.

A titre d’exemple, selon sa qualité, un sédiment portuaire peut être rejeté en mer, ou doit être géré à terre. La gestion à terre de ce type de « matériaux » peut être problématique pour les maîtres d’ouvrage, et la règlementation concernée et la classification qui lui est rattachée nécessitent d’être précisées pour permettre une réelle valorisation.

Et répondre à des enjeux économiques et de développement durable

Par l’amélioration des connaissances et la maîtrise des impacts de la gestion à terre des sédiments, étapes indispensables à l’évolution du cadre réglementaire, l’émergence et la pérennisation de filières terrestres de « valorisation matière » appliquées aux sédiments permettraient de répondre à de multiples enjeux de développement durable :


Au regard des enjeux environnementaux

Accroître les capacités régionales de transport alternatif par voie d’eau et de limiter les émissions de gaz à effets de serre,

Démultiplier les opérations de reconquête de la qualité des milieux naturels aquatiques et renforcer la biodiversité

Participer à la prévention des inondations en facilitant l’écoulement des eaux continentales,

Limiter l’extraction de ressources naturelles par la production de matériaux de substitution pour les travaux publics (ex. construction de routes, de quais portuaires ou de digues), ou la réhabilitation de sites (ex. rechargement de plages soumises à l’érosion)


Au regard des enjeux économiques

Renforcer la compétitivité des ports français par la diminution du coût de traitement de certains sédiments et l’intégration d’une approche environnementale de gestion des ouvrages portuaires,

Développer plusieurs filières industrielles de valorisation des sédiments et renforcer l’innovation dans ce domaine,

Développer rapidement l’ensemble des activités économiques liées au transport de marchandises et de personnes par voies d’eau sur les domaines maritime et continental (ex. tourisme fluvial),

Répondre à la pénurie actuelle de matières premières en travaux publics sur la région parisienne et d’ici une dizaine d’années en région Nord-Pas de Calais, dans le respect de l’environnement


Au regard des enjeux sociaux et sociétaux :

Diminuer les tensions et faciliter la gestion des conflits autour des zones de dépôt et de stockage des sédiments (phénomène NIMBY),

Développer les aménités sur les domaines fluviaux et maritimes (ex. pêche),

Créer des emplois dans les nouvelles filières industrielles de valorisation.