Point d’étape sur 3 projets Sédimatériaux

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WikiSed, la base de données des sédiments, est en ligne05/11/2020
Laboratoire pour essai ciment à base de sédiments
SEDICIM : fabrication en laboratoire d’un ciment CEM I à base de sédiments05/02/2021

Point d’étape sur 3 projets Sédimatériaux

trottoirs à base de sédiments

Nordasphalte - Installations prêtes pour les planches expérimentales

Les sédiments sont généralement considérés comme des déchets coûteux à extraire et stocker. Afin de palier à cela la démarche coopérative « Sédimatériaux » favorise depuis 2009, la valorisation des sédiments au statut de « déchets » à celui de « matières premières ». Il s’agit en effet d’une démarche qui vise à produire la connaissance nécessaire aux donneurs d’ordre pour innover en réalisant des ouvrages à base de sédiments de dragage. C’est aujourd’hui la méthodologie de référence de valorisation des sédiments portuaires et fluviaux, méthodologie certifiée et validée par les scientifiques de l’IMT Lille-Douai travaillant depuis plus de 20 ans sur la thématique.

Dans le cadre de cette démarche, la région Hauts-de-France, particulièrement impactée par le sujet, s’est investie du sujet afin de faire des sédiments de dragage un atout : une gestion des sédiments dans le cadre de l’Economie Circulaire. Pour lancer cette dynamique, les fonds FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) et régionaux subventionnent ainsi plusieurs projets en cours dont NEO’BLOCK, SEDICIM et SEDIASPHALTE. 

En quoi consistent concrètement ces projets ? 

Ces projets permettent de valoriser les sédiments en les intégrant dans la composition de matériaux de génie civil. Ils remplacent des matières premières épuisables ou trop coûteuses en créant par la même occasion une boucle d’économie circulaire. Pour se faireles projets s’étendent en moyenne sur 4 ans. 

NEO’BLOCK

Le bureau d’études Neo-Eco développe avec l’IMT Lille-Douai, soutenus par l’expertise de ToGreW ainsi que les appuis du GPMD et de VNF, des modules de constructions à base de sédiments par une approche pionnière de valorisation par voie hydrothermale. L’objectif majeur est de concourir au développement d’écomatériaux intégrant de façon substantielle des sédiments et caractérisés par un meilleur profil carbone.  Le projet NEO’BLOCK a pour finalité de promouvoir une nouvelle filière de matériaux de construction écologiques issus de la transformation d’un déchet de masse coûteux pour les gestionnaires portuaires, gestionnaires de voies d’eaux et collectivités en un écoproduit performant et commercialisable à moyen terme par les industriels du secteur de la construction au sens large.

blocs de béton avec des sédiments
Pavés autobloquants NEO'BLOCK à base sédiments

SEDICIM

L’entreprise EQIOM et l’IMT Lille Douai portent ce projet dont l’objectif est de substituer par des sédiments le cru de cimenterie (aujourd’hui constitué de matériaux provenant de carrières) ou les additions minérales utilisés dans la fabrication de liants hydrauliques. Une fois la démonstration effectuée, le développement de la filière industrielle permettra la création d’une nouvelle boucle d’économie circulaire et de commercialiser ces écoproduits dans le secteur du BTP.

prélèvement des sédiments projet Eqiom
Prélèvements des sédiments ©Eqiom

SEDIASPHALTE

Ce projet, porté par l’entreprise Nordasphalte, emploie les sédiments issus des boues de dragages en partie intégrante dans la formulation de l’asphalte en partie intégrante de l’asphalte. “Nos formulations d’asphalte comptent 70% de granulat. Nous nous sommes donc demandés comment substituer cette matière première issue des carrières par des sédiments de dragage”explique le dirigeant de la société Nord Asphalte lors d’une interviewIls souhaitent ainsi substituer les granulats de carrières qui constituent les principales matières premières dans les formulations, par des sédiments de dragage dans l’asphalte. Cela permettrait ainsi la fabrication de différents types de formulation d’asphalte en étanchéité à base de sédiments. Cette étude représente une première mondiale obtenant des résultats à hauteur de 20minimum de sédiments incorporés dans leur composition lors des recherches scientifiques qui ont été réalisées par l’IMT Lille-Douai. 

Décembre 2020, où en sont les projets ?

Pour cette année 2020, les projets sont en phase de tests et de suivi en laboratoire, soit la phase n°2 de la démarche SédimatériauxCes projets sont développés en collaboration avec l’IMT Lille Douai qui a pu initier les sujets de recherche dans le cadre de la chaire Ecosed 

NEO’BLOCK

La phase de formulation du projet aborde sa dernière ligne droite sur la transition calendaire 2020-2021 et des premiers modules de constructions NEO’BLOCK ont été fabriqués (pavé autobloquant, dalle). Une trentaine de modules NEO’BLOCK sont en cours de production pour un suivi technique et environnemental en laboratoire (suivi de neuf planches expérimentales en 2021) afin de s’assurer qu’ils répondent aux critères nécessaires pour la construction.

SEDICIM

La phase de caractérisation des sédiments est terminée et deux sédiments ont été retenus pour la suite de l’étude. Le projet voit ses premiers clinkers à base de sédiments fabriqués fin 2019, en phase de test et de suivi sur cette période 2020. Côté IMT, la technique de calcination permettant de transformer les sédiments en matière active pour la production de ciments est étudiée via le développement d’une unité de calcination flash. Côté Eqiom, un essai industriel de fabrication de ciment avec des sédiments dans le cru a également pu être réalisé à Lumbres cette année. 

SEDIASPHALTE

Le projet est aujourd’hui en finalisation de test au sein du laboratoire de l’IMT Lille- Douai dans le but d’effectuer un suivi technique et environnemental dès le 1er trimestre 2021Des planches expérimentales d’asphalte seront ainsi testées afin de déterminer les propriétés du matériau à base de sédiments marins et fluviaux par la mise en œuvre du produit en en milieu réel 

Phase de test ? ce vers quoi tendent ces projets

NEO’BLOCK

Trois pilotes expérimentaux seront réalisés en 2021 : un pilote témoin, un pilote intégrant des sédiments portuaires (GPMD) et un pilote intégrant des sédiments fluviaux (VNF). Le projet NEO’BLOCK démontrera la faisabilité et l’intérêt de la valorisation des sédiments par l’approche hydrothermale, pionnière sur les sédiments et encore trop peu expérimentée à ce jour dans le secteur des matériaux de construction. Ces développements pionniers internationalement par l’approche hydrothermale, issus de la Région des Hauts-de-France,  démontreront que les sédiments tendent à s’inscrire à part entière en tant que ressource granulaire renouvelable à valeur ajoutée.

beton recyclé
Dalles NEO'BLOCK à base sédiments

SEDICIM

En 2021, l’accent sera mis sur la formulation de ciments composés avec des sédiments calcinés et de produits (bétons, sols traités) fabriqués avec ces ciments. L’évaluation environnementale des ciments et des produits sera également réalisée avec pour ambition de réaliser les premiers pilotes expérimentaux de la démarche Sédimatériaux au deuxième semestre.

sédiments criblés pour projet SEDICIM Eqiom
criblage des sédiments - ©Eqiom

SEDIASPHALTE

La prochaine étape du projet est la phase terrain qui permettra, si les résultats sont concluants, d’effectuer le développement des formulations d’asphalte à travers une production industrielle à base de sédiments. Un travail sur la diminution des matières organiques par un Bio- traitement par bactéries va être testé pour permettre d’augmenter ce taux d’incorporation. Cette étude serait une première et renforcerait sa faisabilité au niveau économique, ce qui semble être une étape complémentaire très prometteuse.  

trottoirs à base de sédiments
Nordasphalte - Installations prêtes pour les planches expérimentales

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