Une étude commandée par la Région Hauts-de-France vise à trouver des moyens de valoriser les sédiments issus du dragage, particulièrement ceux du port de Boulogne-sur-Mer – Calais. Actuellement, les sédiments de bonne qualité provenant du dragage sont immergés près des sites portuaires, mais certains sédiments présentent des caractéristiques incompatibles avec cette méthode, tels que la présence de métaux lourds, d’hydrocarbures, de PCB, etc. Ces zones problématiques ne sont pas draguées par mesure de précaution pour éviter des impacts sur l’environnement marin et en l’absence d’alternatives de gestion. Cependant, cela commence à affecter l’exploitation portuaire.
Pour répondre à ces défis d’éco-transition et aux futures réglementations, la Région Hauts-de-France, engagée dans la transition écologique et économique, notamment dans le cadre de la dynamique Rev3, souhaite trouver des solutions innovantes pour valoriser ces sédiments de dragage dans une approche d’économie circulaire. Cela implique d’étudier des utilisations novatrices pour ces sédiments portuaires, en s’appuyant sur la recherche menée en collaboration avec Neo-Eco et capitalisée via la méthode SÉDIMATERIAUX.
L’un des objectifs de cette recherche est d’explorer les possibilités d’utilisation de ces sédiments comme substituts aux matériaux primaires, notamment dans la construction, tout en développant des produits respectueux de l’environnement pour répondre aux besoins de la région Hauts-de-France en matière de lutte contre la submersion marine, de prévention de l’érosion côtière et de préservation de la biodiversité. En parallèle, cette recherche vise à identifier des opportunités de créer des boucles locales d’économie circulaire pour renforcer la résilience du territoire face aux perturbations liées au changement climatique.
Le projet a pour objectif d’étudier la faisabilité technique, environnementale et économique de la valorisation des sédiments, notamment en développant des écomatériaux et des écoproduits à base de sédiments portuaires de Boulogne-sur-Mer – Calais. Pour atteindre ces objectifs, l’étude se concentrera sur des sédiments représentatifs de ceux habituellement trouvés dans ce port.
Le travail réalisé servira de base technique, environnementale et économique pour la création future de filières industrielles et locales d’économie circulaire dédiées aux sédiments de dragage. Ce projet représente une opportunité importante pour explorer de nouvelles filières de valorisation nécessaires suite à la mise en place de la loi pour l’Economie Bleue (dite « loi Leroy »), qui, dans l’article 85, interdit le rejet en mer de sédiments pollués à partir de 2025 et encourage la recherche de solutions alternatives à l’immersion.
Les enjeux économiques du projet incluent le développement de l’économie circulaire, la recherche et développement dans ce domaine, la création de nouvelles filières de valorisation, l’optimisation des coûts de gestion des sédiments et la possibilité d’ouvrir de nouvelles perspectives en matière de dragage.
Sur le plan environnemental, le projet vise à préserver les ressources naturelles, limiter l’extraction de ressources naturelles, réduire les dépôts en centre d’enfouissement et promouvoir des écoproduits pour la protection côtière.
Socialement, le projet contribue au maintien et à la création d’emplois locaux, sensibilise les acteurs industriels aux sédiments, et réduit les conflits autour des zones de dépôt et de stockage en les redirigeant vers des filières de valorisation.
Ce projet permettra de consolider l’expertise régionale en matière de valorisation des sous-produits, de promouvoir le développement durable et de fournir des données utiles aux acteurs scientifiques et industriels régionaux et nationaux. La Région Hauts-de-France envisage également la création d’ouvrages expérimentaux sur le terrain et de plateformes de gestion des sédiments pour stocker et préparer ces matériaux en vue de leur valorisation. En outre, la région voit se projet comme l’opportunité d’inciter les partenaires industriels locaux à mettre en œuvre les solutions de valorisation développées.
Crédit photo Néo-Eco