Marion DELPLANQUE

Marion Delplanque

Marion Delplanque, ingénieur ISA de Lille, est l’experte de la filière des sédimatériaux à Voies navigables de France (VNF). 

Marion DELPLANQUE, Chargée de mission sédiments, VNF

Un réel intérêt économique

La division territoriale du Nord-Pas de Calais drague, chaque année, 120 à 150 000 m3 de sédiments, pour 300 000 m3 apportés dans ses voies d’eau. Plus de 99% des sédiments dragués se révélant non dangereux (dont 6% d’inertes), l’enjeu de déploiement des filières de valorisation à l’échelle des territoires présente un intérêt réel. De telles filières y développent ou maintiennent l’emploi et l’économie.
Pour y parvenir, l’un des premiers outils mis en place en 2013 dans le cadre de SEDIMATERIAUX est un projet visant à valoriser des sédiments fluviaux dans la confection d’ouvrage en béton pour de la réfection de berges. Si, à l’époque, les filières de valorisation relevaient plus de la recherche que d’un processus industriel (la filière béton se révélait la plus prometteuse), aujourd’hui une quinzaine d’applications différentes s’est concrétisée.

Une faisabilité technique démontrée

Le projet Sédimatériaux-VNF est passé en 2015 de la phase expérimentale (enrochement en béton en laboratoire) à une phase à l’échelle 1, avec la mise en œuvre de matelas-gabion (fig.1) et de poutres de couronnement. Le projet a démontré la faisabilité technique de l’incorporation à hauteur de 20 % de sédiments non inertes et non dangereux dans le béton, tout en conservant des qualités mécaniques satisfaisantes.

Figure 1 – Matelas-gabion

Un suivi sur un an a démontré l’innocuité du procédé, et une étude socio-économique en a prouvé la rentabilité tant pour VNF que pour l’industriel le mettant en œuvre. De fait, on ne constate aucune différence entre une poutre en béton classique et une autre contenant des sédiments.

Et pour l’avenir ?

Pour aller plus loin, VNF développe dans le cadre de sa démarche Alluvio, lancée en 2016, d’autres outils : des guides technique et juridique aidant les maîtres d’ouvrage à ouvrir leurs cahiers des charges aux bétons à base de sédiments, une étude sur les installations de transit, indispensables à la mise en place de la chaîne de valeur du sédiment, et une incitation financière permettant d’investir dans les nécessaires adaptations techniques auxquelles seront confrontés les producteurs de produits finis à base de sédiments.

www.alluvio.net