Sandrine SAMSON

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Sandrine Samson, titulaire d’un DESS eaux continentales eaux marines, est aujourd’hui chef du service environnement d’HAROPA Port de Rouen, l’établissement gérant notamment ce port.

Sandrine SAMSON, Cheffe du service environnement, Grand port maritime de Rouen

Une double problématique eau salée/eau douce

Le port de Rouen, situé à 120 km de la mer, rencontre une double problématique : d’une part le dragage en aval de la Seine et l’immersion en mer, chaque année, de quatre millions et demi de m3 de sédiments marins constitués de matériaux fins et salés ; et d’autre part le dragage, en partie fluviale et en zone portuaire, de 350 000 m3 de sédiments sableux ou limoneux gérés à terre dans deux filières : l’une destinée à une valorisation paysagère et écologique, l’autre (matériaux les plus grossiers) vers le secteur du BTP. Par ailleurs, un important programme d’amélioration des accès du port a récemment généré environ 7 millions de m3 de sédiments supplémentaires, dont la moitié a été gérée à terre.

Des « tas dans les trous » : un partenariat gagnant-gagnant

Si auparavant, cette gestion à terre consistait à stocker les sédiments en tas, avec de nombreuses problématiques environnementales et foncières, un partenariat avec des exploitants de carrières a été établi pour procéder au comblement de carrières par injection de sédiments de dragage (fig. 2). La technique, validée et surveillée, permet en outre de recréer des zones humides et des terres agricoles. Cependant, quelle que soit la filière de valorisation, la question de l’acceptabilité des sédiments à terre reste posée.

Figure 2 – Carrières comblées avec des sédiments

La valorisation pour le BTP : démontrer l’innocuité

Dans ces installations de transit, les matériaux sont apportés par voie hydraulique, puis décantés avant le rejet des eaux en Seine et le départ des sédiments vers leurs réemplois, après une pesée imposée par leur statut de déchet et la traçabilité qui en découle.
De fait, pour créer ces ICPE (cinq sites répartis le long de la Seine), il a fallu démontrer que ces sédiments n’étaient pas dangereux et qu’il ne s’agissait pas de décharges.
Pour gérer les 3,5 millions de m3 liés à l’amélioration des accès du port, un appel à partenariat a été lancé vers les carriers. Ainsi, depuis 2012, ce sont environ 1,4 de m3 de sédiments qui ont été valorisés dans les carrières afin de libérer les installations de transit.
Enfin, un projet R&D étudie des solutions de valorisation alternatives à l’immersion pour les matériaux issus du dragage en eau salée, actuellement considérés comme un matériau non inerte.