Emmanuel BRANCHE

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Emmanuel Branche est actuellement ingénieur référent environnement industriel à EDF. Expert des énergies renouvelables, il enseigne également à l’Ecole nationale supérieure de l’énergie, l’eau, et l’environnement (ENSE3).

Emmanuel BRANCHE, Ingénieur référent environnement industriel, Electricité de France (EDF)

EDF et les sédiments : les éléments-clefs

En France, les barrages hydrauliques représentent 10 % de la production d’énergie. Dans ce cadre, EDF gère 75 % de la ressource en eaux de surface. En matière de sédiments, les enjeux sont multiples : conservation de la continuité sédimentaire, sûreté des ouvrages par dragage ou pompage, maintien de la capacité de stockage, maintien de la navigation et enfin maîtrise du risque d’inondation, de plus en plus prégnant.
Nos difficultés de gestion des sédiments sont liées au statut de déchet, à la complexité des évolutions réglementaires, mais aussi à l’augmentation des coûts de dragage ainsi qu’à la pénurie de filières de valorisation industrielle.
Dans le cadre de la continuité sédimentaire, la DCE nous impose de maintenir la majeure partie de sédiments dans l’eau par pompage-dilution. Le reste, soit 460 000 tonnes de sédiments dragués, dont 100% sont non dangereux et 90 % sont inertes, est orienté vers une filière de valorisation.
L’objectif d’EDF est de valoriser la totalité de ces 460 000 tonnes de sédiments.

La restructuration des sols, une voie prometteuse

EDF explore deux voies de valorisation : le minéral, avec la fabrication de céramique, les techniques routières, le ciment et le béton, et le comblement de carrières ; et l’agronomie avec les supports de cultures, l’amendement et la restructuration des sols.
Cette dernière filière se révèle intéressante en raison des forts volumes d’érosion des sols. Dans ce cadre, EDF travaille en partenariat avec de nombreuses parties prenantes associées (universités, laboratoires, institutions, etc.) pour passer de la recherche à l’exploitation, et s’appuie notamment sur des travaux de thèses pour caractériser les sédiments, explorer les voies de valorisation et créer des outils d’aide à la décision.
Ainsi, la voie de valorisation agronomique des sédiments par la restructuration et la fertilisation des sols est en cours d’exploration (fig.3), notamment sur trois sites pilotes sur lesquels sont étudiés les phénomènes de construction et de fertilité d’un sol à partir des sédiments, ou encore l’amélioration de sols agricoles squelettiques par apport d’un mélange de compost et de sédiments, et enfin la restructuration et l’approfondissement d’un sol agricole.
Ces sites font l’objet de suivis à long terme pour connaître les évolutions des sols dans le temps.

Figure 3 – Dépôt de sédiments sur un sol agricole