Cyril SCRIBOT

Cyril Scribot

Auteur d’une thèse sur le recyclage d’un co-produit industriel, Cyril Scribot est à la fois expérimenté dans la caractérisation des déchets et le développement d’écoproduits

Cyril SCRIBOT,
Consultant sédiments, CD2E

Des données largement publiques

Le CD2E est chargé de capitaliser sur les données accumulées par SEDIMATERIAUX, qui seront présentées sur le site sedilab.com, et notamment les filières développées, les projets, les guides, la réglementation.
Par ailleurs, le CD2E envisage prochainement l’organisation de journées techniques pour approfondir la méthodologie et apporter des retours d’expérience.

Des projets variés

Quel est le bilan de SEDIMATERIAUX à jour ? Nous en sommes à 16 projets à travers 10 filières différentes, une vingtaine d’applications, et 11 chantiers expérimentaux.

Parmi ces chantiers de valorisation :

– SEDIMEL, premier projet impliquant une métropole permettant la mise en œuvre de solutions d’aménagements (chaussées réservoirs, tranchée en coulis autocompactant) à base de sédiments

– Le parc Barbieux, qui met en œuvre, outre les sédiments fluviaux et marins, des sédiments lacustres qui a pu revoir l’étanchéité du fond de son bassin grâce à ses sédiments utilisés directement sur place

– le projet VNF qui outre la gestion de sédiments en interne, constitue un bouleversement complet du modèle de gestion des sédiments à travers la démarche Alluvio où l’on sort d’une logique déchet à enfouir pour une logique ressource à préparer et exploiter

– SEDIPLAST, qui développe un matériau plastique composé jusqu’à 80 % de sédiments

– VAL’AGRO, un projet de développement de supports de végétalisation employant des sédiments non inertes

– NEO-BLOCK, qui repose sur le développement de blocs compacts de construction incluant jusqu’à 90 % de sédiments

– VALODIGUE, qui explore la faisabilité technique de digues à base de sédiments contre les inondations, projet d’aménagement permettant d’utiliser les sédiments au plus proche de leur zone de dragage

– SEDICIM, qui ambitionne la production de liants hydrauliques et de ciments à base de sédiments et qui a été lancé dans le cadre de la démarche Ecosed

– et enfin SEDIA’SPHALTE, qui s’intéresse à l’utilisation de sédiments dans les asphaltes d’étanchéité.

[…]

L’ECV : un contrat pour atteindre les objectifs de la LTECV

Un ECV est un contrat entre Etat et des porteurs de projet – souvent des partenaires privés – souhaitant lever des freins sur une thématique donnée, avec l’objectif de valoriser des projets pionniers. Dans ce cadre, le CD2E envisage la signature d’un ECV dont l’objectif est de contribuer à l’émergence d’une filière industrielle « sédiment », avec les Hauts-de-France comme laboratoire, et à l’atteinte des objectifs environnementaux prévus par la LTECV.

Des partenaires engagés

Un document a été rédigé de concert entre la DREAL et le CD2E, le CD2E sera l’organisme coordonnateur de cet ECV qui vise les applications asphalte, béton, ciment et composite, dont nous savons qu’elles sont prometteuses.
Cet ECV réunit 16 signataires autour de 27 engagements, dont huit sont pris par l’Etat. Ces signataires sont des partenaires publics tels que des organismes de recherche, des gestionnaires de sédiments tels que VNF ou des collectivités, des industriels privés tels que Nord Asphalte ou Eqiom ou Néo-Eco, et des fédérations telles que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) ou la Fédération française du bâtiment (FFB).

Des engagements forts

Aux termes de ce document, les industriels s’engagent sur la création de nouvelles lignes de production intégrant les sédiments. Les collectivités, pour leur part, s’engagent à introduire des clauses environnementales dans leurs marchés publics de travaux, et les gestionnaires développeront une stratégie de valorisation des sédiments à moyen terme, ainsi qu’une mutualisation de leurs moyens, et s’engageront à participer à l’équilibre économique en proposant un prix adapté. Enfin, l’Etat s’engage à identifier les conditions de SSD implicites, à réfléchir à une durée de stockage temporaire adéquate, et à accompagner des démarches expérimentales sur la valorisation des sédiments de dragage.
La signature de cet ECV est prévue en 2020, pour un aboutissement en 2023. Le suivi sera assuré par le CD2E, et la possibilité d’intégrer de nouvelles collectivités et de nouveaux industriels restera ouverte.